Spectacles

Grand prix des compositeurs

Par ELVIE RESSEGUIER, publié le vendredi 8 décembre 2023 15:56 - Mis à jour le vendredi 8 décembre 2023 15:56
photo de groupe
Les CHAM ont participés au grand prix des compositeurs. Interview d'Aurélien DUMONT.

Le groupe de 4ème et 3ème option CHAM a participé cette année au grand prix des compositeurs. Le principe ? Découvrir trois œuvres de musique contemporaine en classe puis voter pour l’une d’entre elle. L’enjeu est important pour les compositeurs participant à ce concours : le gagnant recevra la commande d’une pièce musicale qui sera créée en public et il sera rétribué pour cela. C’est aussi l’occasion de se faire connaître auprès du public.

Aurélien DUMONT est venu au collège et a passé deux heures avec nous. Nous avions préparé quelques questions auxquelles il a répondu avec plaisir. Le titre de sa pièce est « Zero Syd Barrett, and two girls playing saxophone ».

 

Nos questions :

(Ken, Myriam et Louna) Quelles études musicales avez-vous suivies ? Quel instrument avez-vous étudié ?
Réponse : il a appris la musique dans un orchestre d’harmonie dans la région de Lille. Tous les villages, par tradition, ont des petits orchestres et les enfants apprennent un instrument dans ce cadre. Il a commencé l’apprentissage du hautbois. C’est seulement à 20 ans environ qu’il est entré au conservatoire.

(Ken, Myriam et Louna) Comptez-vous composer d’autres œuvres ?
Réponse : oui, car c’est son métier, cela lui permet de gagner sa vie.

(Fabien et Milo) Pourquoi avez-vous participé à ce concours ?
Réponse : pour rencontrer son public, faire découvrir sa musique et communiquer avec des jeunes.

(Maxime, Zakaria et Yasmine) Avez-vous vécu réellement au Japon ? Si oui, vous en êtes-vous inspiré dans cette œuvre ?

Réponse : il vit actuellement cinq mois par an au Japon. Il est marié avec une japonaise. Certaines de ses pièces s’inspirent du Japon mais pas celle-là.

 

(Ylies, Merwan et Anouar) Combien de temps pour composer cette œuvre ?
Réponse : il a fallu une année pour rassembler les idées et choisir les instruments. Mais seulement un mois pour l’écrire. Lorsqu’il est en période de composition, il travaille entre 80 et 100 heures par semaine, surtout le matin. L’après-midi, il réfléchit et médite sur son travail. Le soir, il se détend.

(Sara, Séréna et Marilou) Cette œuvre a-t-elle été difficile à composer ?
Réponse : non. Il dit composer facilement et écrit sa musique sur l’ordinateur directement.

(Ken, Myriam et Louna) D’où vous est venue cette idée de rendre hommage à Syd Barrett ?
Réponse : il a découvert la musique de Pink Floyd à 13 ans, grâce à son père. Ce fut un coup de foudre pour lui. L’histoire du guitariste de Pink Floyd, Syd Barrett, le fascine.

(Shainèze et Salma) Avez-vous déjà assisté à un concert de Pink Floyd ?
Réponse : non, mais il a assisté à un concert du guitariste qui a remplacé Syd Barrett après son éviction du groupe après une overdose.

(Fabien et Milo) Quels sont vos sentiments et vos émotions lorsque vous écoutez votre œuvre ?
Réponse : il dit qu’il ne peut pas savoir si c’est une réussite. C'est au public de juger. Il avait depuis longtemps envie de rendre hommage à Syd Barrett.

(Fabien et Milo) D’après vous, qu’avez-vous le mieux réussi dans cette œuvre ?
Réponse : il estime avoir bien réussi la partie de la guitare : elle évoque pour lui l’hommage à Pink Floyd et à Syd Barrett. S’il avait pu composer une œuvre plus longue, il aurait aimé travailler avec un groupe de rock.

(Maxime, Zakaria et Yasmine) Y a-t-il des musiciens spécialisés pour jouer ce style de musique ?
Réponse : oui, il y a des musiciens spécialisés dans l’interprétation de la musique contemporaine. Par exemple, cette œuvre a été enregistrée en une journée : une demi-journée de travail et une demi-journée d’enregistrement. Ces musiciens ont l’habitude des codes utilisés dans les partitions.

(Sara, Séréna et Marilou) Avez-vous fait travailler l’orchestre ? Avez-vous dirigé l’œuvre ? Si oui, cela a-t-il été difficile ?
Réponse : non, c’est un chef d’orchestre qui a fait travailler l’orchestre. Lui, ce n’est pas son métier. Il avoue admirer les chefs d’orchestre car leur métier est complexe. Lui dit qu’il ne peut pas faire deux choses en même temps.

(Sara, Séréna et Marilou) Etes-vous content du résultat sonore par rapport à la complexité de la partition ?
Réponse : oui, il est plutôt content. Les musiciens qui l’ont créé sont des virtuoses dans leur domaine.

(Shainèze et Salma) Pour avoir choisi la phrase « It’s a joke ? »
Réponse : Elle est tirée de la chanson de Pink Floyd « Judband blues ». Donc, c’est un hommage aux dernières paroles de la chanson dont Syd a écrit les paroles avant de quitter le groupe.

(Ken, Myriam et Louna) Pourquoi le choix de ces percussions et autres objets dans l’œuvre ? Que recherchiez-vous ?
Réponse : il dit qu’il veut faire de la musique avec tout. Certaines percussions sont en rapport avec des chansons de Pink Floyd, comme « Bike » pour la roue de vélo employée dans son œuvre.

(Ylies, Merwan et Anouar) Comment a réagi le public lors de la création de l’œuvre ?
Réponse : elle n’a pas été créée en public car c’est une commande de la Maison de la Radio (Radio France). Sa durée de 10 minutes est une demande de l’institution.

 

En conclusion, nous avons compris que la musique contemporaine était à considérer comme un terrain d’expérimentation mais qu’elle peinait à trouver un public qui ne comprenait pas toujours la démarche des compositeurs. Grâce à cette rencontre et au travail fait en classe, nous avons appris à l’écouter et à l’apprécier. Nous avons aussi compris qu’elle s’inspirait d’autres styles musicaux comme le rock, mais que les autres styles musicaux s’en inspiraient également. Ces mélanges contribuent à sa richesse.